3, rue Emile-Duployé

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00192
technique 1 photographie numérique : couleur
description Inscription(s) sur l'image : "A la mémoire de / Gras Julien / membre du réseau / Coq Enchaîné / décédé le 1er avril 1944 / à Sarrebruck" (plaque mémorielle).
historique Plaque mémorielle inaugurée le 10 novembre 1946.
historique Julien Gras naît le 10 mai 1887, au no.122 de la rue Montesquieu à Lyon 3e. Ainé d'une famille de cinq enfants, il suit les traces de son père Antoine dans l'ébénisterie après avoir fréquenté l'école publique. Après son service militaire et un bref retour à la vie civile, il doit retourner sous les drapeaux avec la Grande Guerre. Après celle-ci, il milite contre le fascisme. A la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, il a huit enfants et douze petits-enfants. Sans faire partie du Comité directeur du "Coq Enchaîné", il en est un des cadres pour la région lyonnaise. Dès juin 1940, il est de toutes les manifestations patriotiques. Il a alors développé son affaire et possède des lieux de stockage rue Emile-Duployé qu'il met à disposition pour entreposer les armes, explosifs et matériels divers parachutés dans la région, notamment au sud de Lyon. Chez lui, il n'hésite pas à loger des officiers parachutés et leurs postes radio. Il y fait installer des stations émettrices radio-télégraphiques dont l'exploitation régulière par la Résistance a probablement dû attirer l'attention. Il est, en particulier, mis en relation avec les agents britanniques "Alain" et "Nicolas" (Robert Boiteux). Le 19 janvier 1944, il est arrêté et ses ateliers et son entreprise sont pillés. Il est atrocement torturé au siège de la Gestapo de l'avenue Berthelot : il en sort avec les poignets, les mains et les pieds meurtris au point qu'il ne peut plus mettre de chaussures. L'interrogatoire ne donne rien. Emprisonné à Montluc, il est transféré à Compiègne (Oise), le 20 février puis est déporté le 20 mars 1944 en Allemagne. Gare de Vaise, il réussit à jeter une lettre du train qui le mène vers la mort. Il explique qu'il lui est notamment reproché d'avoir réceptionné, en juin 1942, des cylindres d'armes provenant d'un parachutage à Boën-sur-Lignon (Loire). C'est le chauffeur qui l'a dénoncé. Le 27 avril 1946, les cendres de Julien Gras, ramenées d'Allemagne, ont été enterrées au cimetière de la Guillotière. Le 10 novembre 1946, un square Julien-Gras est inauguré à l'entrée du pont Pasteur, sous la présidence d'Edouard Herriot.
note bibliographique Les plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU]. - Francs-maçons résistants, Lyon 1940-1944 / Régis Le Mer, 2011 [BM Lyon, 6900 X3.8 LEM].

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